mercredi 19 novembre 2014

Le serious game validé par les sciences cognitives

Alex Mucchielli
En économie de la connaissance, nous dit Idriss Aberkane, chercheur en sciences cognitives (1), l'acquisition de connaissance est fonction de l'attention multipliée par le temps. En effet, ses expériences lui prouvent que : "dès lors qu'un savoir parvient à retenir notre attention et notre temps, il entre dans notre cerveau".

Cela s'écrit : 

C = f (attention X temps)





Cette formule est extrêmement claire, puisque l'attention et le temps, sont directement multiplicatifs. À attention égale, plus vous passerez de temps à apprendre, plus vous apprendrez. À temps de formation égal, plus votre attention sera forte, plus vous apprendrez. Cette formule est quasiment magique en ce qui concerne toutes les formes d'apprentissage. Elle nous dit simplement que pour rendre performant les moyens de formation, il faut, soit capter fortement l'attention de l'apprenant, soit le faire rester plus longtemps sur l'élément à apprendre, soit, bien entendu, réaliser les deux choses à la fois : capter son attention et le faire rester plus longtemps sur la chose à apprendre.


Alors, pensons au serious game. Il présente un ensemble de compétences à acquérir sous la forme d'un jeu de simulation virtuelle. La manipulation des connaissances et des savoir faire à intégrer, se fait en prenant la place d'un héros qui traverse une série d'épreuves ludiques dans un univers qui peut être entièrement imaginaire. Les situations-problèmes qu'il a à résoudre, sont analogiques avec les vraies situations-problèmes qu'il doit apprendre à maîtriser, mais la fiction du jeu masque cette réalité. Que nous montrent les tests que nous avons menés sur de tels serious game ? Que les apprenants se laissent happer par l'immersion dans le jeu : ils ne voient plus passer le temps. Que les apprenants s'investissent dans les épreuves rencontrées par leur héros en étant totalement concentrés sur les choix des coups à jouer : leur attention est maximum

A l'heure où notre attention est sollicitée de toute part en restant superficielle ; à l'heure où, à chaque instant, une nouvelle information nous accapare pour nous faire passer à autre chose ; le serious game réussit le tour de force de fixer l'attention et de faire durer la concentration. Un serious game de quinze minutes apparait alors être l'équivalent de trois à quatre heures de formation présentielle. Il se révèle être une nouvelle forme très performante d'apprentissage. De plus, le serious game libère donc du temps pour que nous apprenions les autres choses dont nous avons besoin. Il est aussi, une nouvelle forme très adaptée d'apprentissage.

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