lundi 17 novembre 2014

Jeux de simulation et jeux d'aventure

Présentation

 

Les serious game prennent de plus en plus d'importance dans les formations e-learnings. Il s'agit, pour nous de bien distinguer les deux formes les plus courantes de ces formations à distance : les jeux de simulation et les jeux d'aventure transposée.

Le jeu de simulation du réel

 

Le modèle d'un e-learning : "jeu de simulation " est le simulateur de navigation utilisé pour la formation des pilotes.

L'apprenant se trouve mis, en tant que héros, dans une situation virtuelle qu'il doit maîtriser. La situation-problème dans laquelle il joue son rôle reproduit les éléments, les personnages, les épreuves, les événements...,  de la situation pour laquelle il est formé. On lui fournit des outils et des possibilités d'intervention analogiques avec ce dont il disposerait dans la situation de référence.  Dans un tel serious game, l'apprenant résout une succession de cas concrets qui sont autant de mises en scène réalistes de situations-problèmes professionnelles qu'il doit apprendre à maîtriser.

L'identification de l'apprenant au héros du jeu est immédiate : l'apprenant reconnait la situation-problème dans laquelle il a son rôle entièrement définit avec les objectifs qu'il doit atteindre. Dans de nombreux cas de ces jeux de simulation, la vision de la scène de jeu offerte à l'apprenant, est celle qu'il aurait en étant dans son rôle réel.

Les scénarisations et le graphisme peuvent être variés, mais restent réalistes. L'univers du jeu est une reproduction des situations réelles. Le monde virtuel dans lequel agit l'apprenant possède donc les mêmes règles que le monde réel. Le réalisme de la situation doit entraîner l'apprenant à rentrer dans la situation présentée tout en lui permettant de prendre de la distance. Le jeu lui permet de prendre des risques, d'explorer des pistes de comportement, de réfléchir avant de choisir son action...

L'apprentissage réussit, ou l'échec de cet apprentissage, sont signalés directement dans le cours du jeu. Les éléments ou les personnage avec lesquels le joueur interagit, signalent cette réussite ou cet échec. Par ailleurs, un débriefing final, peut reprendre les coups joués et en fournir une analyse qui participera à la formation recherchée. La gamification d'une telle simulation peut être organisée pour renforcer l'implication : gains de points, gains de badges, tableau d'honneur, intégration dans des groupes...

Le jeu d'aventure transposée

 

Le modèle d'un e-learning : "jeu d'aventure ", est un jeu d'aventure informatique, situé dans un monde imaginaire, dans lequel le héros - auquel est identifié l'apprenant- a un parcours à accomplir et des quêtes à réaliser.

Dans un tel jeu utilisé en formation, les épreuves du héros sont essentiellement des épreuves qui permettent d'acquérir, à travers leur résolution, des compétences professionnelles. Elles ne sont donc pas purement ludiques comme dans les jeux d'aventure.

Les scénarisations et le graphisme entrainent les apprenants dans des mondes parallèles, historiques ou imaginaires. L'univers du jeu est une transposition onirique des situations réelles. L'immersion dans ce monde doit susciter l'intérêt et fait partie de son attrait ludique. Le héros du jeu doit permettre aux apprenants de s'identifier à lui. Sa représentation graphique et ses caractéristiques psychologiques doivent être travaillés en ce sens.

Le monde dépaysant, dans lequel agit l'apprenant, possède cependant des parties totalement analogiques avec certains éléments du monde réel. Ces éléments concernent les situations-problèmes liées aux apprentissages à réaliser. Ces parties du monde du jeu ont donc des règles de fonctionnement identiques au monde réel, car les apprentissages à faire sont les mêmes que ceux que l'on ferait dans le monde réel. Dans un tel serious game, les mises en scène pédagogiquement dédiées, placent l'apprenant dans des situations qui ont toutes les caractéristiques des situations-problèmes professionnelles qu'il doit apprendre à maîtriser. C'est seulement la présentation qui transporte l'apprenant dans un monde décalé.

Les "missions" à réaliser sont données au héros au fur et à mesure du déroulement du jeu et de l'atteinte successive des objectifs assignés. Le joueur traverse des épreuves qui doivent le mener, comme dans un jeu d'aventure purement ludique, à la quête finale qui teste définitivement son apprentissage. Les "missions" des épreuves sont "sérieuses" pour celles qui concernent les apprentissages à faire. Des "missions" plus ludiques peuvent aussi être données pour agrémenter les parcours et détendre le joueur. On permet au joueur de trouver, dans l'environnement présenté, les éléments et les outils dont il va avoir besoin pour résoudre les problèmes.

L'apprentissage réussit, ou l'échec de cet apprentissage, peuvent être signalés directement dans le cours du jeu à travers les réactions des personnages ou des événements. Un débriefing final s'impose. Il doit reprendre les coups joués et en fournir une analyse qui participera à la formation recherchée. Comme dans le jeu de simulation du réel, la gamification d'un tel jeu de transposition peut être organisée pour renforcer l'implication du joueur.

Conclusion

 

Dans les deux cas, l'apprenant est immergé dans un monde qu'il doit maîtriser. Il est aussi acteur de sa formation à travers les outils qu'on lui fournit. L'implication dans le jeu proposé est le moteur de l'apprentissage. Le coté ludique et immersif du jeu d'aventure est plus fort, mais peut être plus difficile à atteindre. La conception d'un tel jeu de transposition demande la mise au point d'un game design précis. Ce dernier jeu demande aussi une explicitation du modèle pédagogique sous-jacent et des apprentissages visés plus approfondie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire